"Mobilisons nous!" par Bruno Benoit , président de l'APHG
Le comment de cette mobilisation
C’est pour cette raison que pour éviter que nos matières ne rejoignent, selon l’expression de Benjamin Stora, les « langues mortes », il faut se mobiliser au collège, au lycée, à l’université pour être prêt en 2011-2012. Nous mobiliser n’est pas quelque chose de nouveau pour une association centenaire qui a eu pour elle la durée face à des ministres et des conseillers qui passent !
Notre mobilisation a pour ambition, non pas de donner aux jeunes Français un enseignement élitiste, mais permettre que de l’enseignement élémentaire à l’Université, l’école soit un lieu où les élèves s’épanouissent et valorisent leurs
« capabilités » selon l’expression d’Amartya Sen4. Pour ce faire, l’école doit redevenir une priorité de la nation en formant les professeurs des écoles à nos disciplines et en assurant aux futurs professeurs des collèges et des lycées une formation digne de ce nom. De plus, tous les collègues en place ont droit à une formation continue au cours de leur carrière. C’est pour cela qu’au-delà de ce constat historique, la question qui se pose aujourd’hui n’est pas la mobilisation que je sais acquise, mais les formes de cette mobilisation :
• Il faut nous organiser au niveau des régionales et, à l’intérieur des régionales, au sein des différents établissements pour que, dès la rentrée prochaine, les bureaux
régionaux et le bureau national soient informés très rapidement des situations concernant les jeunes diplômés, des ouvertures ou des non ouvertures de classes pour les élèves optant pour l’histoire et géographie en terminale S, de qui va assurer l’ECJS, des situations en classe de troisième pour l’enseignement des arts, de savoir si oui ou non l’heure ou la demi-heure de cabinet d’histoire et géographie est accordée.
Je demande à tous les collègues de faire un comptage dans leur établissement dès cette année du nombre d’élèves en première et terminale L, et de même en première et terminale S, afin d’établir nos propre statistiques et de pouvoir opposer au Ministère, chiffres à l’appui, que son voeu de « sauvetage » de la section L n’a pas lieu et que les « S » continuent leur marche en avant. L’histoire et géographie ayant été sacrifiée ainsi en terminale S sur une simple décision politique et non pédagogique.
• Pour cette raison le site de l’APHG est en train d’être enrichi d’un service où les bureaux des régionales pourront laisser des messages et surtout, à partir du site national, il sera possible de consulter tous les sites des régionales, du moins ceux qui en ont un.
• Au risque de me répéter, il faut faire entrer des collègues jeunes dans les différentes instances de l’APHG afin de réussir actuellement un amalgame porteur d’avenir, il faut être présent dans les établissements notamment au sein du Conseil Pédagogique, organiser des actions au niveau académique - les nouveaux programmes sont une occasion idéale -, présenter aux nouveaux collègues l’existence de notre association et les inciter à adhérer, mobiliser les collègues autour d’actions ponctuelles, bref plus nous serons nombreux, présents, actifs, créatifs, plus notre voix pourra être entendue.
• Toutes les propositions que chacun d’entre vous peut faire, si elles aboutissent à plus d’APHG sur le plan local et national, sont les bienvenues. À ce propos, je remercie notre collègue président de la Régionale de la Réunion, Jacques Delpech pour son envoi et ses propositions que je trouve porteuses de cette visibilité à rechercher.
• Je vous invite également à mieux faire connaître l’APHG et sa revue qui reste une référence par sa qualité, son contenu, sa régularité de parution et sa diffusion. Plusieurs occasions s’y prêtent : journées de formation, excursions, conférences, cafés historiques ou géographiques au sein des régionales… Sur le plan national au lycée Louis le Grand, le mercredi 4 mai ont été conviés des représentants des institutions, des soutiens, des amis et collègues pour la présentation de notre Abécédaire dans les lieux où fut fondée il y a maintenant plus de 100 ans la Société des professeurs d’Histoire et géographie, devenue plus tard l’APHG. Après
les journées nationales de Grenoble en octobre 2010 placées sous le signe du Centenaire et en hommage à la grande figure de Jean Peyrot, la Régionale d’Aquitaine accueillera les 10e Agoras de l’APHG à Bordeaux dans deux ans.
Des États généraux de l’histoire et de la géographie en 2012
Je pense qu’au début de l’année 2012, en pleine campagne électorale, nous devons nous mobiliser d’une façon forte pour dire et exprimer nos doléances et nos
propositions, mais aussi pour mieux nous faire connaître de l’opinion publique, de la presse, des corps constitués et de tous ceux qui voudront bien nous écouter. C’est pour cette raison que des États généraux de l’Histoire et de la Géographie de l’école élémentaire à l’université vont être organisés en janvier 2012, le samedi avant notre AG. Ces États généraux doivent avoir de la « gueule », puisque
les derniers ont été organisés en 1977. ! Il faudrait que ce soit une journée de débats, d’ateliers où chaque régionale, aux côtés de tous les collègues qui voudront venir individuellement, exposent ce qui aura été préparé en amont. Cette journée c’est à nous tous de la nourrir pour qu’elle soit réussie et qu’elle montre la vitalité de nos disciplines, leurs liens étroits avec l’actualité, leur dimension explicative du monde dans une perspective chronologique et territoriale et ce dans une société qui cherche ses repères.
Lyon, 14 avril 2011