Amère leçon tirée d'une triste histoire: pourquoi l'histoire-géographie a perdu la guerre...
Dans le numero de Marianne du 19 décembre 2009, une intéressante analyse de Daniel Bertrand explique pourquoi, alors que l'affaire paraissait mal emmanchée pour le ministre de l'éducation, les partisans de l'histoire géographie ont finalement perdu la bataille.
L'auteur distingue trois raisons essentielles:
1) Tout d'abord, les partisans du maintien des horaires ont réagi tardivement, plus de deux semaines après la présentation de la réforme des lycées.
On ajouterait bien à l'APHG que notre association a rapidement pris position mais qu'elle n'a pu obtenir dans un premier temps beaucoup de soutiens. La pétition contre cet aspect de la réforme Chatel lancée par notre association n'a , il est vrai, été publiée que dans un deuxième temps, après l'initiative du Journal du Dimanche.
2) L'histoire géographie n'a que peu de soutien de partis politiques, la plupart d'entre eux de gauche comme de droite étant en effet au mieux divisés sur la question.
Pour une partie de la gauche, tout ce qui touche à la Nation a en effet une odeur de souffre: l'histoire est toujours plus ou moins suspectée de surtout former des citoyens-soldats et de mener au nationalisme. Discipline exigente, l'histoire/géographie est aussi suspectée, au travers de la culture générale, d'être une discipline élitiste socialement plus acessible aux enfants de l'élite.
Par ailleurs, la droite libérale la considère comme de moins en moins utile dans un univers mondialisé supposé répondre avant tout à des régles économiques, et l'enseignement de l'histoire et de la géographie de la France leur apparait même comme ringard et passéiste à l'heure de la construction européenne.
Il a donc suffit au ministre Luc Chatel de couvrir ses impératifs budgétaires de trémolos de "justice" pour stériliser la plupart des syndicats et des fédérations de parents de "gauche".
Le combat supposé contre l'hégémonie de la filière scientifique a primé sur la réhabilitation des humanités.
3) L'histoire-géographie est victime de la versabilité médiatique: dès lors qu'un buzz chasse l'autre, le calvaire de Johnny et le clip de l'UMP ont évincé des écrans l'offense faite à une certaine idée de la culture.
Et effectivement qu'est ce que notre pauvre discipline face aux problèmes médicaux de Johnny!
Loic Bureau pour l'APHG Pays de la Loire
L'auteur distingue trois raisons essentielles:
1) Tout d'abord, les partisans du maintien des horaires ont réagi tardivement, plus de deux semaines après la présentation de la réforme des lycées.
On ajouterait bien à l'APHG que notre association a rapidement pris position mais qu'elle n'a pu obtenir dans un premier temps beaucoup de soutiens. La pétition contre cet aspect de la réforme Chatel lancée par notre association n'a , il est vrai, été publiée que dans un deuxième temps, après l'initiative du Journal du Dimanche.
2) L'histoire géographie n'a que peu de soutien de partis politiques, la plupart d'entre eux de gauche comme de droite étant en effet au mieux divisés sur la question.
Pour une partie de la gauche, tout ce qui touche à la Nation a en effet une odeur de souffre: l'histoire est toujours plus ou moins suspectée de surtout former des citoyens-soldats et de mener au nationalisme. Discipline exigente, l'histoire/géographie est aussi suspectée, au travers de la culture générale, d'être une discipline élitiste socialement plus acessible aux enfants de l'élite.
Par ailleurs, la droite libérale la considère comme de moins en moins utile dans un univers mondialisé supposé répondre avant tout à des régles économiques, et l'enseignement de l'histoire et de la géographie de la France leur apparait même comme ringard et passéiste à l'heure de la construction européenne.
Il a donc suffit au ministre Luc Chatel de couvrir ses impératifs budgétaires de trémolos de "justice" pour stériliser la plupart des syndicats et des fédérations de parents de "gauche".
Le combat supposé contre l'hégémonie de la filière scientifique a primé sur la réhabilitation des humanités.
3) L'histoire-géographie est victime de la versabilité médiatique: dès lors qu'un buzz chasse l'autre, le calvaire de Johnny et le clip de l'UMP ont évincé des écrans l'offense faite à une certaine idée de la culture.
Et effectivement qu'est ce que notre pauvre discipline face aux problèmes médicaux de Johnny!
Loic Bureau pour l'APHG Pays de la Loire